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Alan Wake

News postée le 25-03-2012
Tags reliés à cette news : alan wake, wake, xbox 360, jeux vidéo, jeux-video, geek,
Dans la catégorie jeux-video

Alan WakeAlan Wake

Il n'est jamais trop tard pour bien faire en règle générale, et certainement jamais trop tard pour enfin s'atteler à un jeu vidéo qui lors de sa sortie en 2010 en avait déjà laissé plus d'un ébahi. Donc, avant que la fin des temps ne nous rattrape à la fin de l'année, je me suis dit qu'il serait quand même un peu dommage de passer à côté d'une oeuvre dont j'ai énormément entendu parler en termes élogieux. Me voici donc sur les trace d'un écrivain complexe, qui n'est pas sans rappeler un certain flic adepte du bullet-time, j'ai nommé Max Payne.

Alan Wake est un jeu d'aventure horrifique à la troisième personne, sorti sur Xbox 360. On y incarne le personnage qui donne son nom au jeu, pour un voyage au pays des ombres et de la folie. Le scénario de base est plutôt simple : Ayant besoin de décompresser, Alan, un auteur de romans à succès, et sa femme Alice se rendent dans la charmante petite ville de Bright Falls pour y passer quelques jours, loin du bruit et de la pollution citadine. Mais le soir même de l'arrivée du couple dans le petit chalet qu'il loue, sur une petite île au milieu d'un cratère, Alice est agressée. Alan, voyant sa femme s'enfoncer dans les eaux sombres du lac, plonge pour la sauver, mais c'est tout à coup le trou noir, et il se réveille une semaine plus tard, au beau milieu de la forêt, désorienté et en état de choc. Son dernier souvenir étant la vision d'Alice se noyant dans le lac, il décide de regagner la civilisation au plus vite, et de repartir chercher sa femme. Une aventure à laquelle il ne s'attendait pas du tout débute alors...

Dans Alan Wake, nous sommes confrontés à de simples êtres humains envoutés par l'Ombre. Ils sont entourés d'une aura noire qui les protège des balles, et peuvent apparaître à tout moment. Pour les vaincre, il faut tout d'abord les éblouir à l'aide d'une lampe torche pour que leur aura protectrice les quitte, puis leur coller des plombs dans le buffet jusqu'à ce qu'ils disparaissent. L'Ombre ne se contentera pas d'envouter uniquement les bouseux du coin, elle n'hésitera pas à vous envoyer des bulldozers ou des oiseaux de malheur, voire quelques trains en pleine poire.

Alan Wake et sa lampe torcheQue la lumière soit !

La lumière sera donc notre plus précieuse alliée tout au long du jeu. Qu'elle n'illumine notre route que par le biais de la lampe torche qu'on se trimballera partout, ou qu'on arrose carrément tout une zone grâce à un projecteur, sa simple présence suffira à nous rassurer. Les havres de lumière que sont les morceaux de sol éclairés par un lampadaire public servent de points de passage, utile pour reprendre l'aventure après s'être fait couper en deux par un fou furieux armé d'une tronçonneuse, qui se balade au clair de Lune. Car l'aventure ne se déroule quasiment que de nuit, élément essentiel pour poser les bases d'un jeu à l'ambiance horrifique. Avec ses ennemis envoutés et débiles qui débarquent sans crier gare, ses longues balades dans des forêts brumeuses et sombres, ou dans des maisons dont les propriétaires ont oublié de payer leur facture d'électricité, Alan Wake se veut appartenir à la branche du survival horror, mais hélas, le simple fait de se trimballer en permanence avec un arsenal sur le dos ne contribue pas vraiment à faire peser l'angoisse sur nos épaules. En mode difficile, je n'ai jamais été à court de munitions ou de piles. Mais si on peut se prendre pour Max Payne et dézinguer à tout va, l'ambiance sauve les meubles, et grâce à une réalisation solide et de qualité, un sentiment d'angoisse est bel et bien présent tout le long du jeu.

Alan Wake / Max PayneAlan Wake, ou quand Max Payne fait un cauchemar

Là où on sent bien que Remedy est aussi à l'origine des deux premiers et excellents Max Payne, c'est déjà sur le design du héros. Certes, beaucoup d'autres personnages abhorrent une silouhette similaire (Nathan Drake le premier), mais ces deux là partagent aussi un goût prononcé pour la torture mentale qu'ils s'infligent. Les personnages loufoques ou non qui accompagnent Alan pendant certaines phases font irrémédiablement penser à ceux qui partagent les peines du flic de New York. Mêmes leurs noms ont un sens qui illustre leurs déboires (Payne = douleur, or Max est un flic à qui il arrive toutes les crasses possibles et imaginables, et qui s'en prend plein la tête sans arrêt, et A.Wake = awake = réveillé, ce qui colle bien avec ce que vit Alan). Le coup des télévisions que l'on peut regarder pendant l'aventure est aussi un point commun aux deux jeux. Enfin, Alan prend à un moment donné des antalgiques pour faire passer son mal de tête, or, les antalgiques sont utilisés en masse par Max Payne pour se soigner. Faire deux personnages aussi ressemblants n'est pas un défaut, loin de là, c'était juste un point sur lequel je voulais faire la lumière.

Alan Wake, lever de SoleilLa patte artistique

Deux ans après sa sortie initiale, Alan Wake parvient tout de même à épater par sa qualité visuelle, et par son scénario élaboré et recherché. Les décors, qu'ils soient en extérieur ou en intérieur, sont tous sublimes, et ce, de jour comme de nuit, sublimés par un travail excellent sur les lumières. La nuit, la lampe torche contribue à rassurer mais en même temps elle fait appaître des ombres menaçantes et souligne bien le fait qu'on ne voit qu'une infime patie de l'espace qui nous entoure, et que potentiellement, tout autour de nous peuvent se cacher des ennemis. Le jour, même si l'on sait qu'aucune Ombre ne viendra nous chercher des crosses, la lumière froide continue à faire peser ambiance glauque et oppressante. La forêt semble vivante, avec ses pins qui grincent et ses fougères qui réagissent au moindre souffle de vent. Au niveau du scénario, la barre était posée bien haut, car avec un héros écrivain, on était en droit d'attendre quelque chose de bien fouillé. Résultat... C'en est presque trop fouillé. Le jeu est présenté comme une série en 5 épisodes, qui se terminent tous sur un cliffhanger. D'un côté c'est original et permet de se remémorer à chaque début d'épisode les évènements importants qui se sont déroulés jusque là. D'un autre côté, cela nuit à la qualité de la narration, et au lieu de suivre un bon roman d'horreur comme on aurait pu le penser, on suit finalement une série TV. D'ailleurs, les références à Twin Peaks sont nombreuses. Les connaisseurs apprécieront aussi les références au mythe Lovecraftien (comme par exemple un personnage de la série télévisée que l'on peut voir dans le jeu, qui s'appelle A.Derleth), et par extension à plusieurs romans ou écrivains. Alors que pendant toute l'aventure, le scénario prend des tournures rocambolesques, et se veut fouillé, la toute fin peut paraître complètement bâclée. Le boss de fin est une grosse rigolade, et l'épilogue extrêmement rapide, est incompréhensible. Attention aux spoilers qui vont suivre (surligner pour lire) : on pourrait pense qu'Alan a rêvé puisque la dernière phrase qu'on entend est "Alan, réveille toi !", ou alors, Alan aurait réécri la fin du roman qu'il vivait, en se sacrifiant pour sauver Alice... ?

Mais aucun indice concret ne permet de réellement imposer une conclusion.

Mais au final, Alan Wake est un excellent jeu, qui bénéficie d'une ambiance hors du commun, et que je conseille à tout possésseur d'une Xbox 360, à condition d'aimer se foutre les chocottes dans le noir.

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Par Benben


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