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Séance ciné ! Critiques en vrac

News postée le 21-06-2022
Tags reliés à cette news : the last duel, ridley scott, benedetta, paul veroheven, moonfall, roland emmerich, death on the nile, kenneth branagh, escape room, housebound, frailty, bill paxton, texas chainsaw massacre, old boy, nightmare alley, guillermo del toro, the kings man, fantastic beasts, loi,
Dans la catégorie cinema

The Last Duel

A mon grand étonnement, je retrouve enfin un grand film signé Ridley Scott. Malgré toute l'admiration que j'ai pour ses films jusqu'à "Black Hawk Down", il était pour moi, tombé en désuétude depuis 2005 environ, au point où la moitié de ses réalisations ne m'intéressaient même plus.

Mais avec "The Last Duel", on sentait le retour d'une volonté de faire quelque chose d'hors normes, un film médiéval dur, violent, sale et froid, bref quelque chose d'aussi marquant qu'un coup de boule par une statue en marbre.

D'autant plus que le sujet s'inscrit totalement dans l'actualité des années post MeToo et aborde donc la question du viol systémique au Moyen-Âge. Autant dire qu'on est pas là pour rigoler.

C'est avec un réel plaisir qu'on retrouve cette maîtrise visuelle qui n'a jamais fait défaut au réalisateur anglais. Qu'on parle d'éclairage, de photographie, de colorimétrie ou de plans de caméra, c'est d'une perfection toujours aussi bluffante où chaque cadrage ou presque mérite un arrêt sur image, et une exposition dans un musée d'art moderne.

Mais c'est surtout sur la réalisation, et sur le scénario que Scott remet enfin les petits plats dans les grands et nous sert une histoire menée de main de maître. Raconter trois fois la même chose selon trois points de vue différents est un schéma que je trouve aussi osé qu'intéressant. Cependant, tout cela tire un peu en longueur et 20 bonnes minutes en moins n'auraient pas fait défaut à l'intrigue.

Retrouver Matt Damon et Ben Affleck sur la même pellicule fera toujours son petit effet (Good Will Hunting 4ever tavu).

Ah si seulement le cinéma tricolore se donnait la peine de réaliser aussi finement des films sur l'histoire de France.


Benedetta

Qui d'autre que ce damné de Paul Verhoeven pouvait réaliser un film mettant en scène deux femmes qui s'aiment dans un couvent du 16è siècle ?

Pour son grand retour dans un univers médiéval, le premier depuis "Flesh and Blood" qui date tout de même de 1985, on peut dire qu'il a choisi la voie de l'apaisement.

Alors certes, Benedetta est un film assez fou. On y croisera un Jesus guerrier qui ferait presque de l'ombre à celui des Inconnus, mais aussi une statuette de la vierge transformée en godemichet (je dois être aussi pervers que ce vieux Paul car ce coup-ci, je l'avais vu venir), une femme qui projette son propre lait sur une bonne soeur... Oui, c'est assez dingue, mais la façon dont tout cela est mis en scène ne jouit pas du punch habituel de Verhoeven.

On est loin de la puissance visuelle qu'il insuffle dans tous ses autres films, mais il faut dire qu'à 83 ans tout de même, il a aussi le droit de créer des oeuvres un peu moins bourrines qu'à l'accoutumée.

Ce n'est que mon avis mais je trouve que l'on ressent fortement le poids des trois producteurs principaux dont les noms apparaissent trois fois, dont deux dans le générique de début. De même, avec France 2, France 3 et France Télévisions au tiroir caisse. En résulte une direction d'acteurs qui ne colle pas avec le sujet. Le rendu est beaucoup trop théâtral, la photographe bien trop claire. Même la courte séquence à Florence ravagée par la peste est ratée car trop aérée pour rendre la menace plus présente.

Cela étant dit, le message est clair, il s'agit de la revanche de la féminité sur le patriarcat. Benedetta et Bartolomea, amantes, échangées (ou bien pire) par leurs pères, jugées et torturées par le Nonce, qui s'éveillent nues telles Eve et Eve après avoir mené un soulèvement, sont les inspirations d'un féminisme encore en gestation.

Un thème cher à Verhoeven puisqu'on lui doit énormément de rôles de femmes sévèrement burnées : Basic Instinct, Showgirls, Starship Troopers, Hollowman, Black Book (et encore une fois Flesh and Blood).

Daphne Patakia, découverte dans la série OVNI(s) campe encore une fois un personnage à la fois lunaire et naïf, et il est vrai que son visage aide beaucoup à la faire fondre dans ce genre de rôle... J'espère cependant qu'elle ne se cantonnera pas à cette zone de confort et que sa carrière explosera à l'international où elle saura être mise en valeur.


Moonfall

Le seul véritable avantage de Moonfall c'est qu'à la différence d'autres blockbusters type Marvel, on ne peut pas dire que c'est une arnaque : on sait tout de suite qu'on va s'embarquer pour un voyage dans l'anus d'un sanglier, et c'est pleinement assumé au moins. Enfin il me semble.

Car il est difficile d'imaginer que ce concentré de mauvais goût ait été pondu de manière involontaire. Il y a presque une once de génie dans cette manière de nous foutre du placement de produit de manière aussi ostentatoire et bourrine, mais aussi d'imaginer un scénario aussi nul.

D'accord, à aucun moment Moonfall ne se veut instructif, réaliste, crédible, ou malin, mais il parvient quand même à prendre ses spectateurs pour des idiots finis, prouvant qu'il est encore possible d'aller chercher les idées les plus insensées mais hélas très mauvaises.

Et quand on sait qu'un budget de 150 MILLIONS de DOLLARS a été accordé pour un résultat aussi navrant, ça m'attriste. Encore un symbole de la décadence d'un Hollywood qui ne prend décidément plus aucun risque depuis déjà trop longtemps, et et qui persiste et signe dans cette voie.

Le cinéma grand public, le divertissement mérite mieux que ça, et nous aussi.

On mérite mieux qu'un scénario prétexte pour des scènes de destruction massives aussi mal foutues techniquement que visuellement, dont le seul but est la catharsis, le plaisir de voir des trucs péter dans tous les sens.

On mérite mieux que des arcs secondaires avec des personnages creux aux répliques bidon, dont l'exil pour échapper à la mort est aussi innovante qu'un cadavre réchauffé en boucle.

On mérite mieux que des rôles principaux de héros casse-cou et sans relief, et des rôles secondaires de nerd grassouillets (John Bradley-West a ici strictement le même rôle que dans Game of Thrones, mais mec respecte toi bordel !).

On mérite mieux qu'un film dont le montage a été réalisé par un psychopathe qui n'a pas dormi depuis six jours. On mérite mieux qu'un film dans lequel la gravité exercée par la Lune s'annule dès qu'on entre dans une cabane ou dans un tunnel.

On mérite mieux qu'un scénario aussi con.

Bref, on mérite mieux que Moonfall.


Death on the Nile (2021)

Mort sur Écran Vert.

Kenneth Branagh utilise la même recette que pour "Murder on the Orient Express" et tente de nous servir une aventure d'Hercule Poirot remaniée.

Déjà, mais parlons de cette manie d'inventer une "origin story" à Poirot. Avec cette scène d'intro en noir et blanc (mais pourquoi ? ah oui, pour contraster avec le HDR immonde des deux heures suivantes) d'un absurdité folle, puisqu'il s'agit uniquement de nous apprendre pourquoi ce bon vieux Hercule arbore une imposante moustache.

Vivement le prochain film, dans lequel on saura pourquoi il aime tant les petits gâteaux !

Je trouvais déjà ridicule toute l'approche façon "amoureux transi" du film précédent, c'est ici encore plus prégnant, et les gros plans sur les yeux larmoyants de notre bon vieux détective sont d'un pathétique à faire pâlir Ramsès.

Mais pas autant que les délires géographiques.

Il faudrait qu'ils mettent les pieds en Egypte au moins une fois, ou alors qu'ils regardent sur Google Maps, mais les Pyramides du plateau de Guizeh ne sont pas au bord du Nil. le Sphinx n'est pas planté devant la pyramide de Kephren, et Abu Simbel non plus n'est pas au bord du Nil. En fait, ce film fait de l'orientalisme tout en ajoutant des sous-textes progressifs au récit originel. Va comprendre cette double personnalité.

C'est à peu près aussi logique qu'Hercule Poirot qui parle français avec un accent anglais... mais anglais avec un accent français. Dommage car le reste du casting qui use de la langue de Molière le fait sans accroc, mention spéciale à Rose Leslie qui est pourtant Écossaise.

Bon, parlons quand même de l'histoire, qui demeure, Agatha Christie oblige, toujours assez dingue, mais qui souffre d'une mise en scène d'une lourdeur assez affligeante. Là où la version de 1978 parvenait à rester rythmée pendant 2h20, celle de 2004 avec l'inénarrable David Suchet parvenait à faire tenir l'essentiel en 1h40, et celle de 2022 nous ennuie quasiment pendant 2 heures.

Tout cela manque cruellement de punch, d'inventivité, d'originalité.


Escape Room

En général, les films basés sur les trucs à la mode ne sont pas des réussites. Et le concept d'escape room a fait des émules puisqu'entre 2017 et 2020 on a eu droit à pas moins de 5 films aux titres aussi évocateurs qu'originaux.

C'est donc très circonspect que je lançais hier soir "Ecape Room" version 2019, et à ma grande surprise, ce n'est pas un navet. Le résultat fait beaucoup penser au ténor du genre, à savoir Cube (juste le premier) pour l'aspect énigmes à résoudre et le lien intrinsèque des participants avec le jeu. On pourra retrouver des similitudes avec Saw pour l'aspect sadique, et la récente et moyenne série "Squid Game" reprendra tout le côté délire de riche qui aiment parier sur les chances de survie des autres. Voilà pour les références et l'héritage.

Tous les personnages n'ont pas le droit à leur scène d'exposition, ce qui a tendance à légèrement spoiler la fin du film puisqu'on peut les ranger par ordre d'importance scénaristique.

Les énigmes sont plutôt bien trouvées, même si le fait qu'elles soient presque à chaque fois liées au passé d'un participant les rend à la fois insolvables pour le spectateur, et en même temps pas franchement compliquées. Pour le reste des épreuves, c'est moins de la logique que de la résistance physique et psychologique, mais cela donne un côté sadique et une tension assez sympa.

Seule la fin est ratée, à partir de la salle de contrôle du jeu. Car en donnant trop d'explications, le scénario perd en intérêt, les twists sont extrêmement prévisibles, et enfin, cette partie est mal jouée et mal mise en scène, le tout a un aspect affreusement kitsch/low cost/low effort.


Housebound

Petit film sans grande prétention, Housebound fera forcément penser à d'autres comédies horrifiques réalisées par un certain Peter Jackson. Burlesque, inventif dans sa réalisation, mais hélas souffrant d'un gros manque de rythme sur sa première demie-heure, il faudra s'accrocher pour que l'histoire démarre vraiment et que la fête commence.

Jamais avare en bon gros clichés, le film pourrait lorgner avec la caricature par moments, surtout quand le personnage d'Eugene entre en scène. Mais ce doit juste être l'humour Néo-Zélandais puisqu'on retrouve cette ambiance et cet humour noir chez Taika Waititi ou même dans "Guns Akimbo" ou "Deathgasm".

Au final, c'est léger et ça fait pouffer du nez. J'ai bien aimé.


Frailty

Premier long métrage de Bill Paxton et on peut dire qu'il met la barre assez haut, puisque non content de réaliser un thriller avec un scénario original (même si inspiré d'un passage de l'Ancien Testament) et plutôt bon, voire très bon, il joue aussi l'un des rôles principaux.

Narré sur deux époques en parallèle, manière habile de distiller le scénario et d'envoyer les révélations "fracassantes" aux meilleurs moments, le film se veut surprenant mais use de vieilles ficelles qui aujourd'hui ne laissent aucun doute sur le "secret" de Fenton.

Un bon film malgré tout, sans fausse note.


Texas Chainsaw Massacre

On ôtera pas à cet opus sa sublime photographie, qui illustre un réel travail artistique, et une volonté d'aller chercher à faire du beau au milieu d'un tel carnage. La réalisation nous régale également de quelques références d'une évidence folle : "The Shining" dans les toilettes du bus, et "Terminator 2" dans le cinéma.

Le film propose un sous texte social, qui met en opposition le Redneck qui roule en 4X4 polluant et qui aime les armes, avec les petits citadins qui roulent en voiture électrique autonome et qui likent des pages "STOP WEAPONS". Je m'attendais vraiment à voir les rescapés de cet épisode s'échapper à bord du 4X4 afin d'enfoncer le dernier clou.

Côté scénario, c'est creux comme tout slasher qui se respecte et les scènes où les personnages tentent d'échapper au massacre s'enchaînent à bon rythme.

En tout cas la franchise tente de suivre le même chemin qu'Halloween, avec le retour d'un personnage du tout premier film (ce n'est pas la même actrice) qui est hantée par le traumatisme qu'elle a vécu et qui cherche à se débarrasser de ses démons. Leatherface est également traité ici comme un boogeyman invincible. Après le misérable "Freddy Vs. Jason" on peut donc maintenant s'attendre à un "Leatherface Vs. Michael Myers".


Old Boy

Un film qui a tout pour être culte.

De la réalisation, tout bonnement incroyable, qui nous sert des plans mémorables toutes les cinq minutes, à la photographie travaillée, en passant par moult techniques visuelles comme la double focale, ou encore le travelling latéral dans le couloir qui met en exergue toute la chorégraphie d'un combat dantesque... C'est juste incroyable de maitrise.

Du scénario, complètement fou, qui nous entraîne dans la psyché d'un homme en quête de vengeance, jusqu'au retournement de situation final, qui même s'il est prévisible, n'en reste pas moins une belle claque dans ses détails.

De la musique, sublime de bout en bout.


Nightmare Alley

Guillermo Del Toro redescend dans l'arène et sort une fois de plus le grand jeu visuel. Sa caméra n'est jamais fixe et nous entraîne dans son monde certes moins fantasmagorique qu'à l’accoutumée, mais diablement beau. C'est bien là un point que l'on ne pourra jamais reprocher au réalisateur, il sait insuffler une âme à ses créations par sa "simple" direction artistique et sa maîtrise du jeu de lumières.

Le scénario est certes simple, voire prévisible, mais il a le mérite d'être ici conté de belle et élégante manière, mené par une galerie de personnages tous plus sombres les uns que les autres, et où les bons et les mauvais ne sont jamais à l'abri d'un destin funeste.

On appréciera une rythmique décalée en comparaison d'autres blockbusters, signant une prise de risque appréciée. Les 2h30 sont quasiment justifiées, ce qui est de plus en plus rare.


The King's Man

Sans surprise, la franchise Kingsman s'enfonce encore un peu plus dans la médiocrité. Le premier film était très bon, parodique, rythmé, original. Le second reprenait la même recette mais l'originalité s'était envolée. Pour celui-ci, l'aspect parodique a disparu pour laisser place à un grand n'importe quoi sans cohérence, le rythme est aux abonnés absents, et l'originalité est toujours ensevelie sous les tranchées de la guerre des préquels.

Et que dire de cette réécriture en mode totalement barrée de l'histoire avec un grand H ? Alors d'accord ce n'est pas un documentaire, mais quand bien même, c'est tellement nombriliste et autocentré sur le Royaume-Uni que le scénario en oublie même de citer la France ou l'Italie, pendant la 1ere Guerre Mondiale. Alors qu'on a une longue séquence dans les tranchées. En France ! Et les cartes "stratégiques" qui montrent les fronts font croire que seules la Russie et le RU se sont battues contre l'Allemagne. Pour rappel il y a quand même eu presque deux fois plus de soldats Français que de Britanniques tués lors de la 1ere Guerre Mondiale. Qu'on ne se focalise pas sur le rôle de la France dans ce film, ça passe encore, mais qu'on l'ignore à ce point c'est du mépris pour l'Histoire.

On passera aussi sur le fait que film prétend que l'entrée en guerre des États-Unis est vitale parce que l'Allemagne a établi un blocus qui affame l'Angleterre, alors qu'en réalité c'est plutôt l'inverse, c'est la marine anglaise qui avait établi un blocus et tuait l'Allemagne à petit feu.

Il est évident que le film ne se prend pas au sérieux étant donné la tonne d'incohérences qui suit , comme Mata Hari qui fait chanter Wilson, Princip qui agit sans la Main Noire, Lenine qui renverse le tsar...

Pourtant encore aujourd'hui personne ne peut affirmer avec certitude pourquoi le bateau HMS Hampshire a coulé, on mentionne le bras handicapé de Guillaume II, et le film s'ouvre tout de même sur les camps de concentration britanniques à l'encontre des boers pendant le second conflit d'Afrique du Sud. Donc quelques éléments historiques peu connus et validés par la communauté des Historiens sont quand même présents.

En fait là où je veux en venir, c'est sur le fait que The King's Man ne sait pas sur quel pied danser. Il mélange des séquences burlesques notamment celles avec Raspoutine, avec des passages dramatiques, puis des éléments historiquement justes avec de l'invention pure et simple, le tout sans aucune cohérence. De fait, le rythme est sans cesse cassé.

Reste l'aspect visuel qui vient sauver les meubles tout en faisant le minimum syndical il faut le préciser.


Fantastic Beasts : The Secrets of Dumbledore

Sans intérêt, beaucoup trop long, sans histoire, rien à raconter, fouillis. Il n'y a rien à sauver dans cette superproduction écrite pour et par un enfant mégalomane qui n'a aucune idée d'où il va.

Ce qui m'a le plus marqué, c'est le peu de dialogues : il y a énormément de longs passages sans la moindre tirade, ou parfois avec de très courtes phrases. Ce qui résume bien mon ressenti : ce film n'a rien à dire.

Et ce n'est pas une surprise.

Et la porte est ouverte pour un 4é opus.

Vive le cinéma.


Loin du Périph

La drouille.

Un film sans saveur, sans fond, sans intérêt, qui rate tout ce qu'il entreprend, à savoir :

- Être drôle, avec des blagues niveau CM2
- Être critique, avec une thématique sociale digne du PMU et un scénario pompé dans plein d'autres productions
- Être un film d'action, avec des séquences de baston moches, et des courses poursuites chiantes
- Être un buddy-movie, avec un duo vu et revu

Je me demande si les gens derrière ce film sont fiers de leur travail franchement ?


 

________________
Par Benben


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