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The Last of Us Part II

News postée le 31-07-2020
Tags reliés à cette news : the last of us part II, sony interactive entertainment, naughty dogs, jeux-video,
Dans la catégorie jeux-video

TLOUP2

Il y a sept ans, alors que je terminais "The Last of Us" et que j'écrivais ma chronique sur ce grand jeu, j'en appelais aux forces cosmiques pour qu'une suite ne voie jamais le jour, de crainte de voir un chef d’œuvre diminué par un second volet qui n'aurait pas pu se hisser au rang de son prédécesseur. Quand Sony Interactive Entertainment a annoncé "The Last of Us Part II" je faisais donc partie du camp des dubitatifs. Qu'ajouter à l'histoire de Joel et Ellie qui avaient déjà tout traversé ? Comment parvenir à toucher joueurs et joueuses avec autant d'impact qu'en 2013 ? Puis je me suis souvenu qu'avec "Uncharted 4 : A Thief's End" Naughty Dogs avait réussi à produire un jeu d'action avec une histoire bas du front (une chasse au trésor...!) bénéficiant d'une mise en scène absolument dantesque, avec une sous lecture assez dramatique, rendant l'aventure d'autant plus prenante.

Alors, une fois n'est pas coutume, je me suis jeté "day one" comme on dit dans le milieu, sur le dernier né du studio chouchou de Sony (la dernière fois que j'avais acheté un jeu "day one" c'était pour "Final Fantasy XV" et je m'étais juré de ne plus jamais gaspiller mes deniers ainsi). 40 heures plus tard, c'est l'heure du verdict, certifié sans spoilers (ça va être chaud).

L'histoire débute 4 ans après la traversée des Etats-Unis entreprise par Joel et Ellie, alors que ces derniers coulent des jours plus ou mois heureux mais paisibles dans la ville fortifiée de Jackson dans le Wyoming. Mais comme on peut s'y attendre, les meilleures choses ont une fin, et une fois de plus, il faudra chausser ses plus confortables Converse afin de parcourir les quelques 1400 kilomètres qui vous séparent de Seattle dans l'Etat de Washington. On prend donc les mêmes et on recommence ?

Presque, mais pas tout à fait... mais presque !

Commençons par causer technique. Cette Part II a, comme toute exclusivité sur une plate-forme donnée qui se respecte, bénéficié d'une optimisation aux petits oignons. Même si je lui préfère "Red Dead Redemption II" et ses vastes étendues en monde ouvert, ou encore "Zelda : Breath of the Wild" et sa poésie sans fin, soyons honnêtes, The Last of Us 2 est absolument sublime visuellement parlant. On pourra regretter quelques bugs de clipping de-ci de-là au début de l'aventure notamment avec des objets du décor qui scintillent, ou encore le fait que les cadavres disparaissent, ce qui donne un coup bas à l'immersion, le reste est un parcours sans faute. On retrouve la multitude de détails uniques qui marquaient déjà le premier volet, comme par exemple les filets d'eau qui coulent sur le corps des personnages plutôt que de leur passer au travers. Il n'y a que dans TLOU que j'ai vu ça. Au rayon des ajouts bluffants on pourra par exemple parler du sang, qui s'écoule différemment selon la matière sur lequel il coule : moquette, carrelage, ou terre n'auront pas le même effet sur l'épanchement de l'hémoglobine. Si l'on tire sur un mur de béton au dessus d'une étendue d'eau, les gravats feront des ondines en tombant. Les muscles sont animés et bougent, jetez une bouteille en verre sur un ennemi et vous verrez les morceaux restés accroché sur sa peau ! Du détail que l'on ne verra pas forcément, mais qui illustre le degré de peaufinage dont a bénéficié le jeu. Sur une PlayStation 4 basique, on ne ressent pas de baisse de framerate, le jeu reste fluide en toutes circonstances. Mais la console crache ses poumons !

Le gameplay n'a que très peu évolué entre les deux jeux, et on retrouve donc des mécaniques connues : il va falloir ramasser divers morceaux d'objets afin de compléter par exemple une bouteille ou une paire de ciseaux, cela afin de pouvoir fabriquer soi-même son équipement : trousses de secours, grenades et cocktails molotov, munitions... On pourra également ramasser de la ferraille, qui servira à améliorer l'arsenal guerrier que l'on se trimballe, à condition de trouver un établi pour bricoler. Enfin, sans peur de l'overdose, on récoltera des centaines de cachets (probablement périmés !) afin d'améliorer les caractéristiques du personnage, divisées en 6branches sur l'arbre des compétences, branches qui s'ouvrent lorsque le joueur découvre les manuels dédiés à telles ou telles techniques. On gagnera donc en puissance au fil de l'aventure, alors que les ennemis vont eux aussi devenir de plus en plus retors. Le bestiaire ne gagne pas non plus vraiment en nouveautés. On retrouvera donc nos bons vieux infectés, pas très malins et qui le plus souvent ne mériteront qu'un coup de couteau furtif, mais quelques surprises attendent toutefois de nous éclater à la tête sans crier gare. Les humains auront la part belle dans la galerie des ennemis, on fera la rencontre de diverses factions hargneuses qui tirent d'abord et re-tirent ensuite. La diplomatie ça fait trop ancien monde. Parfois accompagnés de toutous à l'odorat affiné, il faudra donc être vif pour traverser des lotissements bien gardés. Les phases d'infiltration et de combat sont à ce titre, absolument géniales et gagnent en tension. D'une part car les ressources sont rares et les munitions précieuses, on évitera donc de tirer dans le tas et on privilégiera l'approche discrète afin d'éliminer un maximum d'ennemis avant d'être inévitablement découvert par une sentinelle aux aguets. Rares sont les passages durant lesquels j'ai pu me la jouer 100% Solid Snake ou Hitman, la poudre finit quasiment toujours par parler. Mais l'IA plus que relative permet même en mode difficile de s'en sortir sans trop de casse. En effet, seuls les ennemis de la fin du jeu commenceront à vous envoyer des molotov pour vous obliger à bouger de votre cache, les autres viendront s'empaler directement sur le canon de votre arme si tant est que vous ayez trouvé un emplacement stratégique. A ce titre je me souviens d'un passage assez complexe avec beaucoup d'ennemis armés, dont une bonne partie s'est tout simplement suicidée en se ruant dans un escalier en haut duquel j'attendais avec mes grenades et mon fusil. Mais je ne redis, chaque phase avec des ennemis se joue sous tension, on débute presque toujours en tant que proie et passer dans le rôle du chasseur ne se fera qu'en jouant prudemment. La grande nouveauté de TLOU Part II est l'implémentation des cordes, avec un moteur physique absolument incroyable. Si leur utilité sera toujours cantonnée à l'identique, à savoir les jeter au travers d'un trou ou au dessus d'un obstacle, elles apportent un peu de fraîcheur dans le peu de situations qui demandent un tant soi peu de réflexion. Jamais les développeurs ne nous mettrons dans des situations complexes. Par exemple, le jeu est truffé de coffres-forts verrouillés par une combinaison. La combinaison est forcément écrite sur un papelard qui traîne non loin, et parfois, on aura droit à un peu de subtilité, grâce à un message écrit révélant que la combinaison est la date de naissance de l'employé du mois, que l'on peut trouver sur un tableau à côté. Mais, il est également possible d'ouvrir tous les coffres à l'oreille ! En effet, lorsque l'on tombe sur le bon chiffre, le son qu'emmet la goupille est différent. Quelques passages feront penser à "Resident Evil", et l'aspect horrifique mettra les nerfs à rude épreuve. Afin de donner envie d'explorer de fond en comble tous les recoins des niveaux, on pourra également tenter de trouver des cartes à collectionner et des pièces de monnaie. Absolument aucun intérêt pour l'histoire, simplement un challenge pour les chercheurs de reliques.

Du côté de la durée de vie, c'est avec surprise que l'on enchaîne les dizaines d'heures, et si les situations ont tendance à être un poil redondantes dans leur construction et leur dénouement, il serait malhonnête de dire que l'on puisse s'ennuyer ici. Grâce à une habile mise en scène, on vit chaque instant, même les phases de simple randonnée on cette aura si spéciale qu'à su insuffler le studio. L'histoire de The Last of Us Part II, on y vient. Indissociable de la narration, je vais ici tenter d'en parler sans gâcher les surprises qu'elles réservent. On connaît le talent du studio Naughty Dogs pour conter des histoires et proposer des séquences émotion à la fois simples mais d'une force implacable. Il y a prescription je pense pour évoquer la scène des girafes dans le premier The Last Of Us... Et bien ici, on a droit à de nombreuses séquences du même tonneau, mais jamais jusqu'à l’écœurement. C'est la construction narrative et l'ordre des séquences qui donnent tout leur impact à ces passages, mais aussi et surtout les nombreux détails qui renforcent l'immersion. La romance est écrite avec toute la justesse qui lui sied, la relation entre Joel et Ellie, toujours en filigrane, est elle aussi extraordinairement racontée. Et enfin, ce qui oppose ou rapproche les deux personnages principaux fait tout le sel de TLOU2. Très violent, probablement bien plus que le premier jeu qui se posait déjà là en la matière, sombre et sans pitié, on se dit que GRR Martin a pu écrire le scénario un jour où il aurait été particulièrement dépréssif. On appréciera ou non la tournure que prennent les événements tout au long du jeu, quoi qu'il en soit j'applaudis la prise de risque proposée ici, qui m'a désarçonné de prime abord avant d’apparaître finalement vraiment géniale. On a tous entendu parler du bashing en bonne et due forme que de nombreuses personnes ont exprimé dès la sortie du jeu, remettant en cause une morale qui ne leur convient pas. Honnêtement, il ne faut pas tenir compte de ces commentaires puérils. En abordant des sujets sensibles comme la sexualité ou la religion, des réactions étaient à prévoir, mais là on a atteint des sommets de bêtise. S'offusquer face aux messages que fait passer TLOU2 c'est faire preuve d'un conservatisme digne du 19é siècle. On peut reprocher à TLOU2 de pomper allègrement sur "The Walking Dead", mais certainement pas d'avoir une écriture qui bouscule les codes et surtout les attentes. Et que dire des tarés qui sont allés jusqu'à proférer des menaces à l'encontre de l'actrice qui campe les traits, gestes et voix du personnage d'Abby, qui va commettre un acte lourd de conséquences au début du jeu, pour lequel des gens comme vous et moi, ont pris fait et cause et sont partis en croisade. L’œuvre appartient-elle encore à son créateur ?

Mais ces polémiques stériles n'ont que peu d'importance et n'intéressent que les personnes qui les diffusent. Alors autant les ignorer et se rappeler que The Last of Us 2 est un jeu qui a su déjouer le piège des attentes fanatiques tout en restant magistralement orchestré. Certes l'effet de surprise est passé depuis 2013, certes on a souvent l'impression de refaire les mêmes séquences dans des lieux différents, et parfois... ces séquences n'apportent rien à l'histoire. Mais elles sont néanmoins percutantes et quand je repense aux heures passées manette en main, ce sont souvent ces passages presque hors-scénario qui me reviennent en tête, avec évidemment tout l'aspect dramatique du titre. Il se passe tellement de choses au fil de l'aventure qu'il faudrait doubler la taille de ce pavé pour en faire un résumé détaillé. Très "couloirisé", le titre a l'inconvénient de garder le joueur enfermé et de le prendre par la main. Seul le centre-ville de Seattle donnera un semblant de liberté comme a pu le faire la zone en Jeep de Uncharted 4. Mais pour raconter une histoire comme veulent le faire les Dogs, laisser trop de liberté aurait été nuisible. Pour prendre l'exact opposé, "Red Dead Redemption" laisse une totale liberté mais le scénario s'en retrouve donc relégué au second plan. Ici, c'est bel et bien l'intrigue, qui est au cœur de l'aventure.

La morale. Le manichéisme. Le sens du mot "héros". C'est sur ce terrain là que "The Last of Us Part II" nous emmène brillamment et c'est ici que réside toute la force de frappe d'un jeu qui illustre avec brio la cruauté, l’instinct animal qui sommeille en chacun de nous. Le désir de vengeance et son accomplissement peuvent-il surpasser ce qui nous rend humain ?

C'est assurément un grand jeu, qui peut polariser le public à cause de ses choix narratifs osés. Mais quel privilège de pouvoir manette en main vivre cette histoire absolument fabuleuse qui prend aux tripes.

 

________________
Par Benben


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